Shame - Steve McQueen II

Publié le par nathan03

Shame

 

Brandon est un sex addict. Lorsque sa soeur débarque sans prévenir à New York, il a de plus en plus de difficulté à cacher sa véritable vie...

Inutile de se poser la question de manière trop prononcée, il est évident que Shame marquera d'une pierre blanche les carrières de Michael Fassbender et de Steve McQueen II.

Parfait inconnu il y a encore quelques années, l'acteur principal de Shame fit ses débuts dans quelques séries du petit écran avant d'être révélé par Inglourious Basterds et Hunger respectivement en 2008 et 2009. Sa machoire carrée, son élocution si particulière le firent littéralement exploser aux yeux du grand public dans ce qui fut finalement une révélation inévitable dans X-men le Commencement. Voir cet acteur aux origines multiples (irlandais par sa mère et allemand par son père) poursuivre sa carrière dans un film aussi borderline que Shame fut plutôt surprenant, comme si ce jeune acteur de 34 ans souhaitait définitivement prouver qu'il pouvait jouer dans la cour des plus grands.

Parce que Shame est un grand film. Un de ces films qui vous marquent au fer rouge, un de ces films d'une rare crudité que seuls l'interprétaion et la direction peuvent sauver du vulgaire et du m'as tu vu. Les premières images du film de Steve McQueen II percutent instantanément et vous remuent au plus haut point. Immédiatement rejoitent par la musique déprimante et lancinante de Harry Escott, les images du film du réalisateur anglais font immédiatement mouche en cherchant toujours à attendre la corde sensible du spectateur. Jamais vulgaire, jamais racoleuse malgré un scénario plus que délicat, la réalisation force le respect de tellement de pudeur, de retenue dans sa description d'un homme dévoré par sa maladie et ses démons que rien ne semble apaiser. L'arrivée de la soeur de Brandon ne fait que précipiter l'inévitable en éloignant toujours plus deux êtres unis par la chair et le sang mais séparés par leur silence, leurs angoisses et leurs peurs.

Tout Shame ne fait que constater la descente aux Enfers de ces individus, précipitée par la prison de leur coeur et de leurs interdits. Toute le long métrage ne fait que constater ce cri douleureux : jusqu'à quand... ? Jusqu'où... ?

Alors que ces questions vous taraudent pendant les 99 minutes de film, on reste bouche bée devant une telle performance d'acteur, celle de Michael Fessbender, dont la propension à restituer la mélancolie et l'isolement permet d'incarner d'une manière terriblement puissante le personnage de Brandon jusqu'au postulat suivant : l'Enfer, c'est soi-même.

Publié dans Cinéma

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